La recherche en santé
Notre Université : de grandes ambitions pour la recherche
Pour une recherche plurielle et coordonnée
Les relations entre l’Université, les Etablissements Publics à caractère Scientifique et Technologique (EPST) et le CHU.
Cette note, rédigée avec les Professeurs Ludovic Martin et Frédéric Lagarce, est un résumé des entretiens que j’ai réalisés en octobre 2023 avec les Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers (PU-PH), Maîtres de Conférence des universités – Praticiens Hospitaliers (MCU-PH), Directeurs de Recherche INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) et Professeurs d’Université sur le thème de la recherche en santé. Je remercie tous ces collègues. Les avis et visions exprimés reflètent des situations particulières représentatives ; ils ne constituent pas une liste exhaustive de toute la recherche en santé à Angers. Mais un grand nombre de constats sont convergents et orientent les propositions de Notre Université.
Cette note, rédigée en style télégraphique, est destinée aux praticiens et aux chercheurs en santé, mais aussi aux enseignants-chercheurs et chercheurs des huit composantes de l’Université d’Angers. Elle répond au besoin exprimé par toutes et tous : mieux se connaître pour mieux travailler ensemble sur des thèmes transversaux, sociétaux et fédérateurs.
En fin de document, un encadré résume ce texte (Cliquer ici)
- La recherche en santé au CHU, dans les EPST, à l’université : un rapide état des lieux
- La structuration de la recherche au CHU
4 axes de Recherche transversaux au CHU : Vieillissement, Immunologie, Neurologie et Maladie métabolique du foie. Ces axes peuvent être caractérisés par des modes de financement spécifiques.
Un Comité Recherche Biomédicale et Santé Publique (CRBSP) présidé par la VP Recherche du CHU. Sa mission est de coordonner la recherche en santé entre le CHU et l’université. Le président et le VP Recherche de l’université en sont membres.
Une Direction de la Recherche Clinique et de l’Innovation (DRCI) pour la valorisation de la recherche au CHU.
Pour définir ces axes, un AAP a été lancé en amont : 9 dossiers déposés qui ont été déclinés en 3 axes. Celui sur le vieillissement a été ensuite rajouté. Cette méthode est censée favoriser les rencontres. Un chef de projet coordinateur a été recruté avec un financement UA-CHU pour 2 ans. C’est l’inconnu pour la suite…
b. La recherche en santé par les EPST (INSERM, CNRS et INRAe) : les relations Angers – Nantes
10 équipes bi-sites Nantes – Angers. Si les dialogues existent entre les directions des labos et la direction de l’INSERM, la communication semble plus difficile avec l’université.
Pas assez de communications entre l’UA et les universitaires Hospitaliers d’Angers qui reçoivent parfois des informations sur l’UA par les collègues de Nantes (exemple sur EU Green – Université européenne à laquelle Angers participe -) !
- La recherche en santé à l’université : l’UFR santé, la SFR ICAT et les laboratoires
L’Unité de Formation et de Recherche (UFR) Santé est souvent considérée par les PUPH et MCUPH comme « l’université ». Cinq départements de formations : médecine, pharmacie, maïeutique, sciences infirmières et science de la rééducation.
La Structure Fédérative de Recherche (SFR) en santé, « Interactions Cellulaires et Applications Thérapeutiques » (ICAT) qui regroupe les laboratoires de recherche en santé, et dont le périmètre est plus large que la recherche en santé du CHU. La SFR ICAT gère les plateformes avec 20 personnels SFR dans un Pôle de Gestion Administrative de la Recherche (PGAR). Aucun médecin et aucun pharmacien n’exercent actuellement de responsabilité dans la SFR.
L’UFR Santé s’occupe essentiellement des formations et semble avoir laissé le volet Recherche au CHU depuis plusieurs décanats. Il existe une recherche fondamentale en santé, recherche réalisée dans les labos Inserm CNRS comme Mitovasc, MINT, ATOMYCA et les équipes du CRCINA. L’université doit renforcer ce rôle et favoriser la connaissance croisée des projets et programmes de recherche.
En outre, beaucoup d’argent en santé pourrait en effet profiter davantage aux sciences et aux SHS à l’université.
- Le constat sur les relations entre le CHU, les EPST et l’université.
- De quelques programmes de recherche transversaux entre le CHU et les composantes de l’université : de nombreux points forts
Il existe de nombreux et beaux terreaux de collaborations : Santé – SHS, Santé en numérique (IA), évaluation des coûts à partir de données de santé (volet médico-économique) …
– Projet européen végétal – environnement : 20 millions d’€ mais pas de spécialiste en santé. Influence de la qualité de la ville sur la santé.
– Travail commun entre le labo HIFIH, l’UFR Sciences et l’IRHS (Institut de Recherche en Horticulture et Semences). Belle coopération qui a reposé sur des liens entre quelques personnes, une belle publication, puis plus rien…
– Programme Go-Nash sur les maladies du foie gras (Formation- Recherche- Clinique) supporté par la Région. 4 WP : – R fondamentale – R clinique – soin et éducation – technique. Acteurs : Angers, Nantes, Rennes, La Roche. Acteurs : CHU, Labos, Université, département de médecine générale, association de patients, EPST. Coordination assurée par Nantes et Angers.
– Projet ATOMycA en immunothérapie (Santé, Sciences, SHS) avec 2 collègues de l’INSERM, une collègue géographe de la santé (SFR Confluences et SFR ICAT-INSERM), un collègue du LPHIA et de l’IRHS, un collègue de Moltech…
– Projet Grand Ouest : Le centre de l’Association Française contre les Myopathies (AFM) de St George sur Loire va être rapatrié aux Capucins en 2026. Ce programme est un beau projet angevin, précurseur au niveau national, qui mobilise l’AFM, le CHU, l’Institut de Biologie en Santé (IBS), l’agglomération d’Angers, l’Agence Régionale de Santé, mais peu l’université ! Rapprochement des dimensions cliniques (proximité du CHU, rapidité d’intervention, soins…) et de la dimension sociale (proximité centre-ville pour les patients, accueil, intégration du handicap). Cette transversalité et cette proximité sont très importantes, en particulier du fait de la forte implication du CHU d’Angers dans les maladies rares (cf infra).
– ANR Imagerie avec la SFR maths-STIC (traitement du signal). Créer une Chaire imagerie (avec le « User Lab » de la SFR confluences ?) ?
9 centres de référence et une coordination de filière maladies rares au CHU, chiffres inattendus pour un établissement de la taille du CHU d’Angers. En France : 1 personne sur 2000 est concernée. 8000 maladies rares sont répertoriées. 3 millions de patients avec une grande diversité. Les recherches sur le cerveau sur les liens génétique – maladies rares, les maladies mitochondriales, le pseudoxanthome élastique etc. représentent une forte identité angevine.
– Un enseignement optionnel L2 médecine et Polytech (et ESEO) – stages sur la e-santé et les objets connectés (avec le LARIS, en mécanique des fluides). Bonnes relations. Les relations sont plus difficiles avec l’ingénierie de la santé (ex ISSBA) de Polytech.
– Les relations entre Santé et Sciences sont bonnes : Un master « Coordination de la recherche clinique » existe en commun (le M1 en santé, le M2 en sciences). Intéressant pour les étudiants de sciences de trouver des débouchés en santé.
– Le Centre de psychologie clinique avec un volet Recherche, avec des consultations psy pour les étudiants. Sur le format des « cliniques juridiques ». Ouverture à la population pour mener des expérimentations.
– Le réseau SAM (Santé et Activité Métiers de l’ingénierie, Sarthe-Anjou-Mayenne) « vise à promouvoir les collaborations interdisciplinaires et multisites dans le domaine de la santé ». Ce réseau est porté par la COMUE.
– En 2022-2023, un cycle de conférences « Planète et santé » a été proposé aux étudiants de médecine et d’économie. Des chercheurs de l’université de tous les domaines disciplinaires sont venus présenter leurs travaux et réflexions. Il s’agissait d’une première qui sera renouvelée et élargie à d’autres étudiants et collègues.
– Citons également les souhaits de développement des collaborations entre le Centre de simulation en santé AllSims et les SHS pour une recherche qualitative évaluant la pertinence de la simulation pour la promotion de la compétence des étudiants de diverses composantes. A cet égard, le centre de simulation s’inscrit dans la promotion des SHS lors des études en Santé, une orientation ancienne, connue à l’extérieur et valorisée, du site.
– Les relations privilégiées du Dr Mukwege avec l’université et le CHU d’Angers permettent de développer un partenariat avec l’Université de Bukavu (RDC) en matière d’enseignements et de recherches, dans le domaine médical (une thèse de sciences co-dirigée par les Dr Mukwege et Pr. Martin), mais aussi en droit international. La clinique juridique The Lighthouse, rattachée à la Faculté de droit, d’économie et de gestion, a pour thème la lutte contre les violences faites aux femmes. Cette clinique porte le programme de recherche VSEG (Violences Sexuelles et Enfance en Guerre), dirigé par la Professeure Bérangère Taxil, en lien avec la clinique juridique de la Fondation Panzi en RDC.
– L’axe 6 de la SFR Confluences porte sur le bien-être, les cadres de vie et la santé.
Si cette liste n’est évidemment pas exhaustive, elle exprime cependant un fort besoin de rapprochements entre la Santé et les domaines de recherche de l’université et des EPST. Les questions de transversalité et de proximité sont révélatrices d’une forte identité angevine.
- Les difficultés observées
– Les relations entre la présidence de l’université et la recherche en santé du CHU
Sur les appels d’offre structurants, manque d’informations croisées entre l’université et le CHU pour la recherche. Est-ce un souhait pour décider plus rapidement ?
Attractivité d’Angers dans certaines disciplines mais pour les collègues MCU-PH de moins de 50 ans, il est difficile de devenir PU-PH : manque d’attractivités financières, en termes de conditions de vie et de travail ou sur le poids des charges administratives. Pénibilité du métier. Les conditions de recherche sont différentes à Angers et à Paris. Ce qui est en revanche moteur et motivant, c’est le montage de projets de recherche. L’université (la Direction de la Recherche, de l’Innovation et des Etudes Doctorales – DRIED-) a un rôle important à jouer en matière d’aide au montage de projet. Mais la DRIED est considérée davantage comme « créatrice de problèmes » plus que facilitatrice. Sa gestion est jugée trop administrative.
Pour les médecins, l’université s’arrête aux portes de l’UFR Santé. Pour faire de la recherche en santé, il faut des patients. Il existe donc une recherche autonome au CHU (avec une VP recherche). Il manque cependant un « interfaçage » Université – CHU car les rapports ne sont pas bons : la présidence de l’université est très bureaucratique, très éloignée des médecins. Elle ne s’adresse qu’à la Direction Générale du CHU et à la Délégation à la Recherche Clinique et à l’Innovation (DRCI).
Alors même que les relations entre l’INSERM d’Angers et le CHU sont jugées de bonne qualité, ainsi que les conditions de travail (Beau bâtiment IBS, « Privilège d’être à Angers, ville de taille moyenne, proximité ») et que les liens sont forts entre les médecins et la recherche, les problèmes de communication et d’entente entre la présidence de l’UA et la Direction Générale du CHU entrainent une perte de reconnaissance des tutelles (Nantes), et donc perte d’argent et perte de postes (au profit de Nantes). La fermeture d’une unité INSERM en 2021 a été préjudiciable pour Angers, même si nous ne remettons pas en question la justice rendue pour les victimes de l’ancien directeur de cette unité.
Pas de problème sur des relations horizontales (par exemple entre les 4 axes, même si par ailleurs on dénote peu de relations entre les axes), mais problèmes dès qu’on « verticalise ».
– Les relations entre la présidence de l’université et les EPST
Ces relations sont jugées « déplorables ».
L’INSERM vient dans les labos mais pas de soutien de l’université. Si les laboratoires ne sont pas soutenus par l’université d’Angers, un mauvais signal est envoyé à Paris et aux tutelles régionales.
L’université est financée par des Programmes ANR et le CHU par des Programmes Hospitaliers de Recherche Clinique (PHRC).
Il faut remettre du lien entre l’Université, le CHU et l’INSERM. Le CRBSP a un rôle important à jouer : il évalue puis priorise les projets, mais ce travail reste sans suite. Ses réunions en sont en outre pas opérationnelles. Les représentants de l’université ne viennent pas
Les positionnements de l’INSERM et de l’université sont ambigus : certains DR1 partent bientôt à la retraite, mais leur poste ne sera pas obligatoirement pourvu à nouveau à Angers. Risque que les DR2 ne puissent reprendre. De gros moyens ont pourtant été donnés aux EPST. Pour la recherche en santé, L’INSERM veut-il se désengager d’Angers ?
Il en découle des problèmes de relations avec Nantes et Le Mans. Pas avec Rennes, Tours ou Orléans. Mais un sentiment de concurrence avec Nantes et Le Mans est perçu.
Conclusion : si les mauvaises relations entre l’université et le CHU génèrent une perte de crédibilité de la Recherche angevine en santé, et donc une perte de financements et de postes, elles coûtent également cher à toutes les composantes de l’université. Celles-ci pourraient en effet bénéficier des fruits de plus importantes collaborations de recherche entre la santé et les autres disciplines.
- Les solutions proposées
Pour se protéger face à la concurrence régionale et pour éviter que les instances nationales (CNRS, INSERM) ne considère les sites angevins qu’à l’aune de leurs difficultés internes plutôt que sur leurs bons résultats en recherche, il faudrait que le site angevin émette de meilleurs signaux de bonne coopération entre ses instances. D’où l’importance d’une bonne entente institutionnelle et de bonnes relations CHU- Université – INSERM à Angers !
- Définir des objectifs opérationnels qui s’inscrivent dans la durée
Rapprocher le CHU, l’UA, les 3 EPST (INSERM, INRAe et CNRS), le CEA (Commissariat à l’Energie Atomique et aux énergies alternatives), l’IRHS …
Organiser des réunions régulières, en présentiel, en unité de temps et de lieu, entre la DRCI, la VP R du CHU et l’université, une réunion par projet de collaboration pour favoriser la transversalité dans les réponses à AAP et travailler dans la durée.
Un des projets de Notre Université est de faire travailler les étudiants de disciplines différentes sur des sujets transversaux et de société : environnement, santé, lutte contre les discriminations… L’idée est de laisser les étudiants élaborer ensemble des projets de recherche et d’innovation. Il faut leur faire confiance et les laisser être maladroits et créatifs.
De la même manière, il faudrait permettre aux chercheurs de mieux se connaître et de travailler davantage ensemble.
Il faudrait par conséquent créer des temps de rencontre « libres, créatifs et utiles ». Cela nécessite une forte volonté des directeurs de laboratoires de travailler ensemble.
Le rôle de l’université est d’attirer et de fidéliser les jeunes en les aidant sur la recherche, en les mettant en relation avec des collègues d’autres disciplines.
Plusieurs formats proposés :
– 1 réunion tous les 6 mois, avec un exposé des projets de recherche communs entre le CHU et l’université. Plus les réunions du CRBSP.
- Il faudrait valoriser et stabiliser les 4 axes de recherche du CHU. Ces 4 axes sont au centre d’un triangle CHU-INSERM- présidence UA. Comment ouvrir ce triangle aux autres composantes de l’université ?
Il faut montrer les intérêts réciproques d’un travail en commun, tout en tenant compte des spécificités locales pour être visibles nationalement et internationalement. On ne peut pas être bons partout. Il faut donc trouver le moyen de proposer une recherche inclusive, tout en priorisant de manière collégiale les projets ou les thématiques. Un axe dans une SFR (comme l’axe 6 de la SFR Confluences SHS-DEG) sur le bien-être, santé et cadre de vie est un premier pas intéressant, mais n’est pas suffisant.
Plusieurs solutions sont avancées :
– S’appuyer sur le CRBSP qui pourrait être un bon espace de valorisation et de coordination, mais en le rendant plus opérationnel.
– Il faudrait lancer un appel à projets sur des thématiques transversales recherche clinique et recherche fondamentale en sciences au sens large intégrant les SHS.
– Créer une SFR pluridisciplinaire ? Une Chaire ? Un collegium ? Une convention entre UFR pour porter des départements bi-disciplinaires (psycho-santé par exemple)
Quel serait le bon format ?
– Flécher des allocations d’interfaçage Santé – SHS ou Santé – Ingénierie ou Santé-Sciences ?
– Changer l’offre de formation en proposant un master SHS-Santé. Faciliter les échanges avec l’UFR Santé. Créer des départements ou des laboratoires communs ?
– Quel rôle pour la Fondation ?
Notre Université propose d’expérimenter, pendant la durée du mandat 2024-2028, un dispositif de recherches sur deux thématiques transversales à toutes les UFR de l’université. Ces thématiques seront choisies parce qu’elles restent des enjeux forts de société et donc sollicitent un besoin de faire avancer les connaissances sur de nombreuses facettes de notre recherche universitaire de façon concertée et collaborative. Le vieillissement, le handicap en sont quelques exemples. Le choix des deux thématiques transversales sera discuté collégialement en commission recherche avec les représentants de toutes les composantes de notre université. Cette expérimentation pourra conduire à la création d’Ecoles Universitaires de Recherche (EUR) ou d’autres structures à définir.
- De grandes ambitions pour l’université, le CHU et la ville d’Angers.
Appartenir à l’université est une fierté pour une grande partie des PU-PH et les MCU-PH. Pour que Notre Université soit exemplaire, nous devons être individuellement humbles et avoir de grandes ambitions collectives.
« Le rapprochement avec Le Mans n’est pas une ambition ».La question de la COMUE avec Le Mans doit être discutée. Si l’université d’Angers et le CHU doivent avoir des relations privilégiées avec Le Mans, ne serait-ce que pour porter le projet de Faculté territoriale de santé et lutter contre la désertification médicale en Mayenne, Sarthe et Maine-et-Loire, il ne faut pas négliger les autres partenaires régionaux.
Nantes est considéré dans de nombreuses spécialités de recherche comme un meilleur partenaire que Le Mans. Nous proposons de faire comme à Nantes, Rennes ou Saclay : créer des partenariats plus étroits avec l’Enseignement Supérieur et de la Recherche de la ville et l’agglomération d’Angers pour que l’université, ses UFR et ses laboratoires progressent. Avoir également l’ambition de plus de collégialité et de démocratie dans les prises de décisions.
Il faut rappeler le rôle important que doivent jouer les UFR, rôle qu’il faut restaurer, en Formation et aussi en Recherche. Il faut avoir l’ambition de les faire progresser dans les classements de leurs réseaux (Par exemple, avoir l’ambition de poursuivre le développement de Polytech, notamment en favorisant le développement de masters recherche adaptés à l’ensemble des spécialités dont celle de génie biologique et santé).
Par exemple, dans le domaine du végétal, bon niveau avec l’INRAe, mais quelques relations conflictuelles viennent assombrir le tableau. Pourtant, cette spécialisation attire des étudiants de l’extérieur. Avoir l’ambition de se rapprocher de l’ESA.
Le rapprochement avec les établissements de l’ESR angevin nous permettra également de montrer une meilleure cohérence locale dans notre offre de formation et nos travaux de recherche. En effet, nous devons connaître la politique des EPST en matière de recrutements sur le site angevin. N’y a -t-il pas le souhait de centraliser les postes à Nantes ? Comment souhaitent-ils développer leur politique à Angers ? De gros efforts ont été réalisés par l’université, mais pas « d’enjeu ville ». D’où la nécessité de ces rapprochements. Le président de l’université d’Angers doit donc questionner les EPST séparément pour connaître leurs intentions.
A ces ambitions s’ajoute celle de créer un certain nombre de postes d’enseignant-chercheur. Une ambition n’est pas une promesse.
Conclusion – résumé
Travailler à Angers est attractif. La taille moyenne de la ville, de l’université et du CHU favorise des relations de proximité motrices, notamment dans le domaine du montage de projets de recherche. Pourtant, il existe de mauvaises relations entre l’université et le CHU et davantage de collaborations pluridisciplinaires sont souhaitées, autant par les médecins et pharmaciens que par les enseignants-chercheurs des autres domaines que celui de la santé. S’il n’est pas question d’orienter toutes les recherches à l’université vers les thématiques de la santé, il apparaît important de reconsidérer la place de la recherche en santé à l’université, en liens étroits avec le CHU, les EPST et les collectivités territoriales.
Pourquoi les UFR de l’université ont-elles intérêt à se rapprocher de la recherche en santé ?
Outre les intérêts scientifiques évidents, il y a beaucoup d’argent disponible pour la recherche en santé. En plus des financements obtenus (PHRC), les essais cliniques génèrent une dotation par patient inclus dans une expérimentation. En outre, les publications permettent d’obtenir des points « SIGAPS » (Système d’Interrogation, de Gestion et d’Analyse des Publications Scientifiques) qui définissent les dotations reçues par les laboratoires. C’est le CHU qui récupère les fonds et redistribue ensuite. L’université doit revenir à la table des négociations : si les collaborations transversales permettent d’augmenter les points SIGAPS, cette augmentation pourrait être répartie entre le CHU et les composantes de l’université parties prenantes. Ces fonds supplémentaires pourraient être affectés au financement des bourses de thèse.
Pourquoi les chercheurs en santé ont-ils intérêt à se rapprocher des autres domaines disciplinaires ?
Les sciences et les SHS sont l’âme d’une université, son identité. C’est le « corpus génétique d’une université à la française ». Elles permettent aux étudiants d’acquérir des compétences techniques et extra-techniques. Nombreux sont ceux qui expriment un fort besoin de rapprochement (un « interfaçage ») entre la Santé et les domaines de recherche de l’université et des EPST. Les questions de transversalité et de proximité sont les éléments révélateurs d’une forte identité angevine. Il est important pour la recherche en santé de créer des interfaçages pour travailler sur le développement durable, l’environnement, le vieillissement… et faire connaître les relations institutionnelles existantes (ex : convention Faculté de droit – Cour d’Appel.).
Toutes ces collaborations permettraient d’améliorer l’attractivité de l’université d’Angers, en particulier au niveau des masters et des doctorats.
Si les problèmes de communication et d’entente entre la présidence de l’UA et la Direction Générale du CHU génèrent une perte de crédibilité de la Recherche angevine en santé, et donc une perte de financements et de postes et un partage des droits de propriété, elles coûtent également cher à toutes les composantes de l’université. Celles-ci pourraient en effet bénéficier des fruits de plus importantes collaborations de recherche entre la santé et les autres disciplines.
Que propose Notre Université ?
– Organiser des réunions régulières, en présentiel, en unité de temps et de lieu, entre la DRCI, la VP Recherche du CHU et l’université, une réunion par projet de collaboration pour favoriser la transversalité dans les réponses à AAP pour travailler dans la durée. Favoriser également les rencontres entre chercheurs universitaires en santé et hors santé. Déjeuner mensuel des directeurs de laboratoire.
– Pour ouvrir la recherche en santé aux autres composantes de l’université, il faut trouver le moyen de proposer une recherche inclusive, tout en priorisant de manière collégiale les projets ou les thématiques.
Plusieurs solutions sont avancées : Fléchage d’allocations, créations de Chaires, de SFR pluridisciplinaires, de laboratoires ou de départements bi-disciplinaires ? Quel rôle pour la Fondation, les UFR, les SFR ? Pour mener à bien cette réflexion, Notre Université propose d’expérimenter, pendant la durée du mandat 2024-2028, un dispositif de recherches transversales sur deux thématiques qui seront choisies collégialement. Elles concerneront toutes les composantes de l’université, ainsi que la recherche du CHU. Cette expérimentation pourra conduire à la création d’Ecoles Universitaires de Recherche (EUR) ou d’autres structures à définir. Cette expérimentation nous permettra de mieux nous connaître.
– Pour que Notre Université soit exemplaire, nous devons avoir de grandes ambitions collectives.
Nous avons l’ambition de faire progresser nos UFR dans les classements de leurs réseaux. Nous rappelons le rôle important qu’ils doivent jouer pour les formations mais aussi en Recherche.
Nous souhaitons également faire progresser nos laboratoires en ambitionnant des objectifs d’«UMRisation».
– Nous voulons également créer des partenariats plus étroits avec l’Enseignement Supérieur et de la Recherche de la ville et l’agglomération d’Angers pour que l’université, ses UFR et ses laboratoires progressent. Ces rapprochements ne sont pas orthogonaux avec les rapprochements avec els autres universités régionales et davantage en lien avec les politiques que les EPST souhaitent développer sur le site angevin.
– Nous avons enfin la grande et difficile ambition de plus de collégialité et de démocratie dans les prises de décisions de nos établissements.