Notre Université : la recherche
Constats
1. L’Université est le lieu de la recherche scientifique et une Université sans recherche, qui ne privilégierait que l’enseignement, serait vouée à s’éteindre en tant que telle. En cohérence avec son essence même et avec les modèles internationaux actuellement en vigueur, l’Université n’a de raison d’être que parce qu’elle prodigue un enseignement adossé à la recherche. Ce lien indissociable entre enseignement et recherche constitue à la fois notre particularisme universitaire et le creuset de notre mission de service public d’enseignement supérieur. Préserver les conditions d’un bon exercice de la recherche pour tous les enseignants-chercheurs et enseignantes-chercheuses (EC), c’est cultiver la raison d’être de l’Université.
2. La recherche fait partie des missions premières de tous les chercheurs et EC et de certaines catégories de Biatss. Cette mission a vocation à être inclusive pour y associer le cas échéant des enseignants et enseignantes qui le souhaitent. Ainsi, toute personne désireuse de faire de la recherche doit pouvoir participer à une activité scientifique au sein d’une structure qui lui convienne.
3. La recherche s’est toujours construite sur les collaborations entre collègues, entre équipes, au sein d’une même université et au-delà. La recherche est une activité qui repose sur des équilibres de rapports humains et chaque chercheur doit conserver sa liberté tant en ce qui concerne ses sujets de recherche que ses interactions avec ses collègues. La gouvernance est naturellement amenée à accompagner et à se mettre au service des chercheurs et des laboratoires dans le cadre d’une politique scientifique d’établissement.
4. Le soutien à la recherche doit prendre en compte la diversité des besoins et les cultures professionnelles de chaque discipline. Le travail d’affectation des moyens récurrents sur la base d’une grille de répartition transparente doit être salué et poursuivi pour assurer à chaque chercheur des conditions de travail adaptées. Le fonctionnement par projet atteint souvent ses limites et nous devons défendre au niveau national une juste attribution des moyens de la recherche publique ciblée plus directement sur ses acteurs essentiels.
5. La Recherche, la Valorisation et la Formation sont intimement liées. Le statut des unités de formation et de recherche doit être précieusement entretenu et redynamisé. Les liens avec la société et le monde économique font dorénavant partie de nos missions et nous devons poursuivre les efforts de valorisation des fruits de la recherche académique auprès de l’ensemble des acteurs de la société civile. Ces trois facettes du métier ne peuvent s’envisager que dans le cadre international intrinsèque aux activités scientifiques mais également pédagogiques. C’est pourquoi les relations internationales constituent naturellement le maillon complémentaire de ce triptyque.
4 Objectifs
(Dérouler pour plus de détails)
1) Affirmer une politique volontariste et inclusive en recherche
– Poursuivre le soutien aux axes de recherche reconnus et bien ancrés de notre université, dans le contexte assumé d’une université pluridisciplinaire, sans céder à un opportunisme qui suivrait systématiquement les injonctions des innombrables appels à projets sans lendemain.
– Favoriser l’émergence de nouveaux axes, et lutter contre l’autocensure par un élargissement des incitations en direction de collègues moins en prise directe avec les courants présentés comme les plus porteurs.
– Assurer l’indépendance des choix des sujets et des modalités de recherche.
– Valoriser le travail de recherche de chacun en respectant l’indépendance et la souveraineté des EC : celle-ci repose sur le soutien et le respect des réseaux authentiquement créés par la communauté académique. La stratégie scientifique de Notre Université ne doit pas être fondée ou orientée par la seule nécessité d’obtenir des financements qui pourraient compromettre nos décisions et nos stratégies et tendent à amoindrir la nécessité d’une recherche fondamentale.
– La véritable réussite en recherche nécessite une constance où la lenteur l’emporte sur la vitesse et la versatilité. C’est pourquoi nous devons proscrire les réponses à Appel À Projet (AAP) dans la précipitation et encourager plus de réflexions et d’implication des chercheurs et chercheuses concernés.
– Se donner les moyens de cette politique en termes de dotation récurrente, de dotation d’accueil pour les nouveaux recrutés et de temps dédié/libéré pour la recherche :
- Soutenir les dispositifs d’aide au montage et au suivi de projets (exemple : le travail en proximité réalisé par Cap Europe).
- Piloter les financements dédiés à la recherche pour assurer une plus grande équité dans la répartition de l’argent public, bien commun de tous les EC.
- Consolider les infrastructures de recherche et les plateformes scientifiques de l’Université.
- Sanctuariser la recherche en proposant dans toutes les composantes qu’une demi-journée soit réservée pour tous les enseignants-chercheurs afin de mener ensemble leurs activités scientifiques.
– Maintenir une politique forte d’attractivité de chercheurs et chercheuses extérieurs, en particulier des jeunes, en investissant sur des fonds d’amorçages conséquents pour les accueillir, en mettant en avant la qualité de vie angevine, en aidant au montage de projets de recherche et en facilitant les mises en relations interdisciplinaires.
– Rechercher l’équilibre entre cette politique d’attractivité de chercheurs extérieurs et la promotion interne des MCF méritants. L’accroissement du nombre de postes de Professeur est essentiel.
– Assumer une transparence sur les Chaires de Professeurs Juniors avec une discussion collégiale sur les conséquences budgétaires au terme de la titularisation. La réussite des uns ne doit pas se faire au détriment des autres.
– Assurer en priorité un recrutement d’enseignants-chercheurs titulaires plutôt que d’autres postes plus précaires (notamment les nombreux recrutements d’Enseignants – Chercheurs Contractuels -dit « LRU ou encore ECER-).
– Ambitionner une « UMRisation » pour l’ensemble des personnels impliqués dans une activité de recherche afin de nouer un lien avec un cadre national.
2) Faire évoluer la gouvernance de la recherche
– Assurer une gestion plus durable dans le temps des financements des laboratoires en leur permettant de conserver leur budget sur plusieurs années.
– Donner plus d’autonomie aux directeurs d’unités de recherche et les consulter afin de trouver le moyen de diminuer leurs charges administratives.
– Favoriser les collaborations avec les chercheurs CNRS, INSERM, INRAE et du CHU et les considérer comme une richesse pour la recherche à l’université.
– Planifier de façon collégiale les besoins en recherche.
– Définir le rôle du VP recherche avec les élus et les directeurs d’unités.
– Maintenir l’UFR comme espace de débat et de réflexion sur les orientations stratégiques des laboratoires de recherche plutôt que de la limiter à la production d’avis sur les carrières ou les postes.
– Fournir un financement durable aux Facultés et composantes afin de garantir un encadrement optimal de la recherche, en évitant la multiplication des CDD pour les agents de soutien à la recherche et en assurant la stabilité des équipes.
– Evaluer l’impact pour les Unités de Recherche, pour l’Université et pour la société des projets financés par l’Université d’Angers et en tirer les conséquences.
3) Renforcer les coopérations et non les compétitions scientifiques et pluridisciplinaires
– Rappeler que la recherche est l’affaire de tous, des Unités de Recherche en premier lieu, mais aussi des UFR et des SFR.
– Renforcer l’adossement Recherche – Formation (dans le cadre des UFR).
– Renforcer le partenariat avec la Fondation de l’Université d’Angers dont il faudra redéfinir les missions.
– Renforcer nos partenariats nationaux et internationaux. Dynamiser les liens avec les tutelles pour davantage tirer parti de ces partenariats.
– Améliorer les relations entre l’université, le CHU et les EPST. Les gains mutuels aux échanges scientifiques qui s’inscriraient dans la durée sont indéniables. (Pour un texte plus complet sur la recherche en santé, cliquer ici).
– Promouvoir l’émergence d’axes de recherche en s’appuyant sur le socle des chercheurs de l’université et non en réponse à des injonctions thématiques liées aux AÀP suivant l’air du temps en encourageant l’interdisciplinarité et les collaborations stratégiques locales, régionales, nationales :
Exemple de stratégie concertée :
– Définir les axes communs de recherche en Santé entre le préclinique représenté par les équipes universitaires et la recherche clinique faite par les praticiens hospitaliers Universitaires, en lien avec toutes les autres composantes de l’Université.
– Mieux faire connaître et utiliser le comité de recherche biomédicale et santé publique (CRBSP) dans lequel discutent l’université, les EPST et le CHU sur les recherches en santé.
– Créer un « lieu » de rencontres Université – CHU – EPST pour croiser les regards et les compétences scientifiques et permettre de prendre le recul nécessaire pour construire, sur le long terme, des programmes de recherche pluridisciplinaires.
– Notre Université propose d’expérimenter, pendant la durée du mandat 2024-2028, un dispositif de recherches sur deux thématiques transversales à toutes nos UFR. Ces thématiques seront choisies parce qu’elles restent des enjeux forts de société et donc sollicitent un besoin de faire avancer les connaissances sur de nombreuses facettes de notre recherche universitaire de façon concertée et collaborative. Le vieillissement, le handicap en sont quelques exemples. Le choix des deux thématiques transversales sera discuté collégialement en commission recherche avec les représentants de toutes les composantes de notre université. Cette expérimentation pourra conduire à la création d’Ecoles Universitaires de Recherche (EUR) ou d’autres structures à définir.
– Accompagner les E-C qui le souhaitent vers une stratégie progressive de partenariats internationaux adaptés à leur recherche.
– L’université d’Angers doit être le « leader » de la recherche sur Anjou Loire Campus.
4) Réfléchir autrement à la valorisation de la recherche dans tous les domaines couverts par nos laboratoires.
– Consulter davantage les chercheurs qui connaissent parfaitement leur environnement scientifique et économique au lieu de confier la grande majorité des décisions stratégiques à des cabinets extérieurs de transferts de technologie. Cette Valorisation pourrait être ouverte sur la société (Université du temps libre) et en lien avec les UFR, les SFR et la Fondation.
– Reconsidérer la valorisation de la recherche en distinguant celle avec propriété intellectuelle (brevets, transferts) de celle sans propriété intellectuelle des prestations de services techniques ou technologiques. Compléter les services proposés par la SATT qui, malgré la perte du lien de proximité avec le chercheur, valorise assez bien la première mais est totalement inadaptée à la seconde. Le Service d’Activités Industrielles et Commerciales (SAIC), supprimé en 2019, y parvenait davantage. Un audit sur la « rentabilité » de la SATT pour l’UA pourra être proposé.
– Donner les moyens en temps (décharges) avec des contrats de mission clairs et transparents, à destination de tous les personnels qui voudraient s’investir en recherche ou bien être un support organisationnel ou de gestion à celle-ci.
– Permettre et encourager un fonctionnement collectif qui facilite les CRCT (en lien avec les UFR) et apporter les moyens de compensation nécessaires pour faciliter cela. Accompagner les collègues dans des CRCT de reprise d’activité.
– Réfléchir les emplois du temps pour qu’ils soient compatibles avec une activité de recherche pour tous les enseignants-chercheurs.
– Accompagner les jeunes MCF jusqu’à l’HDR en bonne intelligence avec les appuis de la région (Pulsar, étoile montante, …) avec une ouverture aux besoins de financement d’actions différentes selon les disciplines.
– Stimuler la collaboration entre les chercheurs et enseignants-chercheurs et les experts en valorisation pour accélérer les délais en s’appuyant sur l’échelon des UFR et la complémentarité avec le CNRS, l’INSERM et l’INRAe.